Mail de l'UNEF Grenoble du 15/03

Le discours de De Villepin dimanche soir a clairement convaincu les jeunes... d'amplifier la mobilisation !

L'Assemblée Générale qui s'est réunie le mardi 14 mars a réuni plus de 3000 personnes. Après quelques problèmes pour installer des moyens techniques de sonorisation suffisants pour organiser l'Assemblée Générale, les salariés, les enseignants et les personnels universitaires, les chômeurs, les intermittents du spectacle, sont intervenus en préambule. Les débats ont ensuite pu commencer autour des moyens d'action du mouvement. Le clivage de jeudi dernier s'est renouvelé sur la question du blocage des bâtiments universitaires, mais des propositions de nouvelles formes d'action ont commencé à être formulées. Au final, la grève a été reconduite à une quasi-unanimité, et le blocage comme moyen de faire la grève a été reconduit à plus des deux tiers. Le blocage sera donc effectif aux bâtiments déjà bloqués et étendu à des bâtiments non encore bloqués (notamment les TD de droit, les IUT, et progressivement les 2e cycle de l'UJF), jusqu'à la prochaine Assemblée Générale, qui se tiendra mardi 21 mars à 9h sur l'esplanade devant la BU sciences.

Deux manifestations sont d'ores et déjà prévues. La première jeudi 16 mars réunira les lycéens et les étudiants depuis la place de la gare jusqu'à la place de Verdun en passant par les IUT et les lycées du centre-ville; à la fin de la manifestation, les gens qui le souhaiteront pourront se rendre à l'anneau de vitesse au parc Paul Mistral pour faire la fête avec la musique des camions sonos. La seconde avec les salariés partira aussi de la place de la gare pour se rendre place de Verdun, mais fera le grand tour par Jaurès, Foch, Joffre et Jean Pain, pour passer devant le MEDEF, l'UMP, mais aussi près de la rue Thiers, où un discours rappellera aux manifestants l'anniversaire de la Commune de Paris, que le président Thiers avait réprimée dans le sang.

La plupart des cours du campus sont annulés mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il ne se passe plus rien là-bas, au contraire. A la galerie des amphis de l'UPMF, les étudiants mobilisés organisent des conférences, des débats, des ateliers, avec leurs enseignants, avec des salariés invités, ou simplement entre eux autour d'un café ou d'une partie de cartes. De plus en plus de monde dort sur place, ce qui permet à tous de partager des moments intenses dans le mouvement, une expérience que peu de générations étudiantes ont connu. L'émulation est à son paroxisme, et de plus en plus d'étudiants mobilisés des IUT (Doyen Gosse, Verdun...), des sites délocalisés en ville (IGA, ICM...), des bâtiments non encore bloqués du campus (certains 2e cycle UJF, INPG, médecine...), et même des lycéens, se rassemblent chaque soir à 19h à l'amphi 4 pour coordonner le mouvement sur toute la ville. Le blocage des bâtiments universitaires permet aux étudiants d'avoir du temps pour aller convaincre les salariés dans les usines et les jeunes dans les quartiers de rejoindre le mouvement national contre le CPE. Tandis que les étudiants d'éco rédigent des analyses poussées du CPE, ceux de droit examinent les conséquences sur le code du travail, ceux de comm travaillent avec les médias, ceux d'info animent le forum Internet, etc. Chacun apporte sa petite pierre à un édifice qui dépasse maintenant largement les syndicats.

Les accords avec les administrations et les enseignants sont de plus en plus affinés, et nous approchons d'un accord inter-universitaire qui permettra enfin de clarifier la situation sur les cours, les examens, les concours, etc. L'AG de mardi prochain aura peut-être à débattre sur cette question. N'hésitez pas à faire remonter les particularités de votre filière quant aux conséquences du mouvement sur vos études.

A bientôt à l'Agora à 6h du matin si vous voulez participer au blocage, ou en journée à la galerie et partout ailleurs pour tout le monde

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