Nous, étudiants de l’IUT de Chambéry et de la faculté du Bourget-du-Lac réunis à plus de 180 personnes (sur 400) en Assemblée Générale le lundi 6 mars, avons voté la grève et le blocage de l’IUT (1 contre, 5 abstentions, le reste pour) pour le mardi 7 mars pour exiger le retrait du Contrat Première Embauche.
En effet, le CPE constitue une attaque sans précédent car il fait de la jeunesse une main-d’œuvre corvéable et jetable à merci. Jetable, car à tout moment, le jeune salarié pourra se faire licencier quasiment sans indemnité, sans préavis et surtout sans que l’employeur ait à justifier le motif de licenciement. Corvéable, car le jeune salarié ne pourra plus défendre ses droits les plus élémentaires (paiement des heures supplémentaires, congés maladie, congés maternité, droit de grève) mais sera soumis au diktat de son employeur. Il constitue donc une précarisation inacceptable de nos conditions de travail et un cadeau fiscal fait au patronat en les exonérant des cotisations sociales qui permettent la redistribution et le partage des richesses.
Les conditions de vie, de travail et d’études (100 000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté) se dégradent de plus en plus. Face à cette dégradation, le gouvernement a répondu par une véritable provocation, la loi dite « pour l’égalité des chances ». Le CPE fait suite à la mise en place par décret du CNE en août dernier. De Villepin a promis la remise en cause prochaine du CDI, avant juin. Il est contenu dans cette loi pour laquelle le gouvernement a tout d’abord décrété l’urgence, puis utilisé le 49-3. Il nie ainsi tout débat démocratique pour tenter de museler une nouvelle fois la jeunesse de ce pays en passant en force par crainte des mobilisations des jeunes et des salariés.
C’est pourquoi nous réaffirmons notre détermination sans faille à continuer la lutte jusqu’au retrait pur et simple du CPE et du CNE .
Nous réclamons aussi un plan pluriannuel de création de postes à la hauteur des besoins dans l’éducation nationale.
Nous nous portons également solidaires de nos camarades étudiants qui ont été victime de la répression et de la violence policière à Tours. Un étudiant a la mâchoire brisée et une étudiante est paralysée du côté droit après avoir reçus de multiples coups de matraques. Nous condamnons l'attitude du président Michel Lussault qui a bafoué un des droits les plus élémentaire : la liberté d'expression en n'hésitant pas un seul instant à faire appel aux forces de l'ordre pour réprimer un mouvement étudiant pacifique et ouvert à la discussion. Il n'a pas hésité un instant à faire évacuer les locaux de l'université et indirectement conduire deux étudiant-es de son université à l'hôpital pour une durée indéterminée. Nous en appelons à la responsabilité des Présidents d’Universités.
Nous regrettons d’en être arrivés à prendre une telle décision mais le gouvernement ne nous ne laisse pas d’autres alternatives. Néanmoins, afin de ne pas pénaliser nos camarades étudiant-es du département SGM de l’IUT de Chambéry, nous avons décidé de leur laisser la possibilité d’aller effectuer leurs partiels de 14H à 16H. Une nouvelle Assemblée Générale aura lieu mardi 7 mars à 11H devant l’IUT afin de décider tous ensemble des perspectives à donner à notre mouvement.
Nous appelons tous les étudiants et étudiantes ainsi que les enseignants et les chercheurs de l’Université de Savoie à s’engager dans le combat contre le CPE et la précarité. Nous appelons également tous les étudiants, lyçéen-nes, jeunes travailleurs-euses, précaires, salarié-es à manifester le mardi 7 mars à 14H30, Place de la Sasson à Chambéry.
Les étudiant-es de l’IUT de Chambéry et de la faculté du Bourget-du-Lac mobilisés contre le CPE
www.lebourgetcontrelecpe.new.fr
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